Le Lion de Flandre
Hendrik Conscience et le mouvement flamand
Pourquoi la Communauté flamande célèbre-t-elle le 11 juillet, pourquoi l’hymne flamand rend-il hommage à un « fier lion de Flandre » et pourquoi le même animal orne-t-il le drapeau flamand ? Tout remonte au succès d’un livre : De Leeuw van Vlaenderen (Le Lion de Flandre) de Hendrik Conscience.
En compulsant de vieilles chroniques et en faisant appel à une bonne dose d’imagination, l’écrivain Hendrik Conscience concocte en 1838 un roman sur les tensions qui opposèrent le royaume de France au comté de Flandre au début du XIVe siècle. Il ressuscite pour son lecteur le comte Gui de Dampierre à la sagesse exemplaire, et son fils Robert de Béthune, surnommé le « Lion de Flandre ». D’autres personnages apparaissent, tout aussi inoubliables, comme Pieter de Coninck et Jan Breydel, que Conscience place à la tête des corporations de la ville de Bruges. Ces hommes du peuple se battent aux côtés du Lion de Flandre avec lequel ils parviennent à vaincre l’armée française le 11 juillet 1302. Grâce au roman, la bataille sanglante de Courtrai est entrée dans les annales sous le nom de « bataille des Éperons d’or ».
Conscience n’hésite pas à jongler avec les faits historiques. Il voulait certes divertir son public, mais aussi réveiller chez ses lecteurs une prise de conscience flamande. Ses attentes ne furent pas déçues : De Leeuw van Vlaenderen conquit le cœur d’un important lectorat et jeta les bases de la symbolique nationale flamande.
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On honora Hendrik Conscience de son vivant en érigeant cette statue due à Frans Joris (1851-1914) sur la place d’Anvers qui porte le nom du romancier. Il décéda peu après l’inauguration en 1883.
Hendrik Conscience et le mouvement flamand
Hendrik Conscience, né à Anvers, débute sa carrière d’écrivain en français. Rien d’étonnant à cela : son père était un immigrant français et le français semblait être destiné à devenir la langue officielle du jeune royaume de Belgique. En 1837, Conscience passe pourtant du français au néerlandais, qui était la langue de sa mère et qu’on appelait à l’époque Nederduits (« bas-allemand ») ou flamand. Il est convaincu que sa langue maternelle, celle d’ailleurs de la majorité des Belges, méritait un statut officiel et une littérature propre.
D’autres auteurs suivirent la voie tracée par Conscience. La littérature devint au XIXe siècle un élément moteur du mouvement flamand, qui attira tout d’abord les intellectuels bilingues de la petite bourgeoisie. Ce mouvement militait pour la reconnaissance de la langue néerlandaise dans la vie publique et se battait pour la promotion d’une identité culturelle flamande. Des associations comme le Willemsfonds libéral (du nom de l’intellectuel érudit Jan Frans Willems) et le Davidsfonds catholique (du nom du prêtre et professeur louvaniste Jan-Baptist David) contribuèrent largement à ce flamingantisme culturel. Ces organismes se livraient à de nombreuses activités, publiaient des livres, fondaient des bibliothèques, encourageaient l’étude de la langue et promouvaient la musique et le théâtre flamands.
Les Flamingants se concentraient avant tout sur la langue et la culture, mais ils n’ignoraient pas la grande pauvreté et les mauvaises conditions de travail qui régnaient en Flandre. À l’instar des libéraux et des catholiques, ils proposaient des solutions ne dépassant guère le domaine de la charité. Les causes de l’inégalité sociale et de l’exploitation ne furent mises à l’ordre du jour politique que plus tard au XIXe siècle, en partie sous l’influence du socialisme naissant.
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