Treurend Ouderpaar.

Les parents éplorés de Käthe Kollwitz ornent depuis 1956 le cimetière allemand de Vladslo, un district de la ville de Dixmude |  www.artinflanders.be
– photographie de Hugo Maertens .

Pouvoir et résistance
Texte lu

Les parents éplorés de Käthe Kollwitz

La Première Guerre mondiale

Les parents éplorés de la sculptrice Käthe Kollwitz au cimetière militaire allemand de Vladslo à Dixmude expriment avec acuité la souffrance universelle comme séquelle de la Première Guerre mondiale. L’artiste allemande perdit son plus jeune fils, Peter, au début du conflit. Tout son chagrin s’exprime à travers la représentation d’une mère et d’un père plongés dans le deuil.

Texte lu

Käthe Kollwitz conçut ces deux sculptures en souvenir de son fils Peter, âgé de 18 ans, mort en octobre 1914 lors de la bataille de l’Yser. Réalisée entre 1927 et 1932, cette œuvre symbolise de manière poignante l’hommage dû à toutes les jeunes victimes de la guerre.

Jamais autant de sang n’avait coulé sur le sol belge que pendant la Première Guerre mondiale. Sur les millions de victimes dans le monde, environ 600 000 périrent dans la région du Westhoek flamand. Ces disparus venaient des quatre coins du monde et tous laissaient derrière eux des proches en deuil. En 2023, l’UNESCO a inscrit le cimetière allemand de Vladslo sur sa liste du patrimoine mondial de l’humanité, tout comme 138 autres cimetières et sites commémorant la Première Guerre mondiale en Flandre, en Wallonie et en France.

Lakenhal Ieper.

Westhoek verbeeldt, collection privée

Les ruines de la halle aux draps d’Ypres avant et après sa destruction lors de la Première Guerre mondiale.

Texte lu

La Première Guerre mondiale

Lorsqu’éclata la Première Guerre mondiale le 28 juillet 1914, la Belgique était un pays neutre. Elle n’appartenait à aucun des deux blocs des grandes puissances qui s’opposaient : les Empires centraux (l’Empire allemand et l’Autriche-Hongrie) et la Triple-Entente (la France, la Grande-Bretagne et la Russie). Ce statut de neutralité n’empêcha pas l’armée allemande d’envahir la Belgique le 4 août 1914. L’armée belge riposta avec l’appui des Français et des Britanniques.

L’avancée allemande fut stoppée le long de l’Yser fin octobre 1914. Un front fait de tranchées s’étirait depuis la côte à Nieuport jusqu’à la frontière suisse, en passant par le nord de la France. En Belgique, seule une petite partie du territoire de la Flandre-Occidentale derrière l’Yser ne tomba pas aux mains des Allemands. Le roi Albert Ier était à la tête de l’armée belge, dont le quartier général se retrancha dans la ville de Furnes. Le gouvernement belge s’exila en France.

L’occupation par l’armée allemande de la quasi-totalité du pays se révéla particulièrement brutale. Quantité d’ordonnances touchant la population restreignaient la vie quotidienne des gens. En 1916 entra en vigueur la mesure la plus détestée d’entre toutes, celle du travail obligatoire : plus de 180 000 Belges furent contraints de travailler pour l’industrie de guerre allemande.

Les innovations militaires comme les gaz toxiques, les chars et les avions provoquèrent un carnage sans précédent. Ce n’est que lorsque les États-Unis d’Amérique prirent une part active à la guerre en Europe occidentale que les choses se mirent à bouger sur le front. L’armée allemande finit par être repoussée. Le 11 novembre 1918, les belligérants signent un armistice. La Belgique déplore plus de 40 000 morts militaires et 23 000 morts civils, une grande partie de son infrastructure industrielle est détruite, bon nombre de villes et de villages sont dévastés.

À propos

Vluchtelingen Wereldoorlog I

Alamy Stock Photo, Colin Waters

Fuyant l’invasion allemande en 1914, de nombreux Belges se jettent sur les routes.

Texte lu

Des réfugiés fuyant la guerre

La guerre déclencha d’importants déplacements de la population. On estime qu’un tiers des 7,6 millions de Belges de l’époque prirent la fuite face à l’avancée des troupes allemandes. Beaucoup tentèrent d’échapper aux bombardements, mais aussi aux atrocités et aux actes de violence commis par l’envahisseur. Lors de représailles, l’armée allemande assassina plus de cinq mille civils innocents et incendia des villes entières, notamment Dinant, Louvain, Aarschot et Termonde.

Quelque 1,5 million de Belges se réfugièrent en France et en Grande-Bretagne, mais aussi aux Pays-Bas, resté neutres. Une fois que le front se stabilisa, la plupart des réfugiés rentrèrent chez eux. Pas moins de 600 000 Belges passeront pourtant toute la durée de la guerre à l’étranger. Les pays d’accueil organisèrent des camps de réfugiés et les Belges bénéficièrent d’une aide humanitaire qui fut mise sur pied à leur intention. La presse en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis exprima toute sa sympathie à l’égard de la «poor little Belgium ».

Des deux côtés de la ligne de front, on dut souvent procéder à l’évacuation de villes et de villages entiers. Les habitants de Roulers furent ainsi contraints de quitter leur ville en 1917 et trouvèrent refuge à Duffel, Lierre et Herentals. La plupart du temps, ces réfugiés, tout comme ceux qui avaient fui à l’étranger, ne rentrèrent chez eux qu’après l’armistice du 11 novembre 1918 et pouvaient s’estimer heureux si leur maison était encore debout. Rien que dans le Westhoek, 65 000 habitations furent détruites. Pour d’innombrables familles, la misère qu’engendra la guerre perdura encore de longues années après la fin des hostilités.

Last Post

Ypres, Last Post Association

Cérémonie du Last Post en 1929. Depuis 1928, des clairons de la Last Post Association jouent la sonnerie du Last Post à la Porte de Menin, à Ypres, tous les soirs à 20 heures. La cérémonie ne fut interrompue que pendant la Seconde Guerre mondiale en raison d’une interdiction de l’occupant allemand.

Texte lu

Commémorer la guerre

La Première Guerre mondiale se déroula sur presque tous les continents. En Belgique, le Westhoek fut particulièrement touché. Pendant quatre ans, l’armée allemande y affronta les Belges, les Français et les Britanniques.

La France et la Grande-Bretagne déployèrent sur le front occidental européen de nombreuses troupes venues de leurs colonies. Durant le conflit, les habitants de la Flandre-Occidentale virent pour la première fois sur leur sol des ressortissants du Maroc et de l’Algérie, de l’Inde britannique, du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande. Des corps de travailleurs chinois furent même appelés en renfort pour soutenir les armées alliées. La Belgique, quant à elle, ne déploya pas de soldats en provenance de sa colonie africaine, à l’exception de 32 Congolais. Des milliers de soldats noirs participèrent néanmoins à des opérations militaires lors d’une campagne menée par les Belges en Afrique de l’Est.

Pour des milliers de victimes venues des quatre coins du monde, le Westhoek fut le lieu de leur dernière demeure. On enterra la plupart d’entre elles dans l’un des nombreux cimetières militaires parsemés dans la région. Des monuments furent érigés pour commémorer les morts et les disparus. Le plus célèbre est sans doute la Porte de Menin à Ypres, où sont gravés les noms de près de 55 000 soldats de l’Empire britannique portés disparus. Le Westhoek se transforma en lieu de pèlerinage pour les anciens combattants et les parents des soldats tombés au combat. Aujourd’hui encore, la Première Guerre mondiale est omniprésente dans la région. De nombreux pays commémorent leurs morts en arborant un coquelicot comme emblème du souvenir, en raison du premier vers d’un célèbre poème du Canadien John McCrae : In Flanders fields the poppies blow… (« Dans les champs des Flandres fleurissent les coquelicots… »)« Dans les champs des Flandres fleurissent les coquelicots… ») [c’est en 1915 que le poète et médecin militaire canadien John McCrae a écrit ce poème célèbre dans le monde entier dans l’actuel Hainaut .

Dodendraad
Regionaal Archief Tilburg

Au printemps 1915, tout au long de la frontière de 450 km entre la Belgique et les Pays-Bas, les occupants allemands érigèrent une triple clôture de barbelés. Les barbelés du centre étaient des fils électrifiés, traversés par un courant mortel de 2000 volts. Cette « clôture de la mort » fit plus de 1200 victimes : volontaires de guerre, réfugiés, porteurs de messages et contrebandiers, passeurs, résistants et déserteurs. Photo prise au nord de Wortel-Kolonie, dans la commune de Hoogstraten (province d’Anvers) en 1917.

Belgenmonument Amersfoort.
Wikimedia Commons, Dick Bos

On estime qu’au début de la guerre pas moins d’un million de Belges se réfugièrent aux Pays-Bas. Dès 1916, une commission belge décida de faire construire ce monument à Amersfoort en reconnaissance de l’aide apportée par les Néerlandais. Ce « monument belge » ou « Belgenmonument » est, par sa taille, le plus grand monument des Pays-Bas. Image de 2009.

Spahis Veurne.
Westhoek verbeeldt, collection privée

À l’automne 1914, des habitants de Furnes observent un défilé d’un régiment de spahis : les membres de ce régiment français de cavalerie légère étaient recrutés en Afrique du Nord (Maroc, Algérie et Tunisie actuels).

Hirohito.
KU Leuven, Archives de l’université, Archief en Museum van het Vlaams Studentenleven

Le cardinal Désiré Mercier (1851-1926) accompagne le prince héritier japonais Hirohito (1901-1981) lors d’une visite en 1921 aux ruines de la bibliothèque universitaire de Louvain, détruite par les Allemands au début de la guerre.

Bloemzak.
Ypres, In Flanders Fields Museum

Emballage décoré d’un sac de farine de la Commission for Relief in Belgium, 1915. Le sac de farine fait fonction de symbole pour l’aide alimentaire internationale dont la Belgique bénéficia pendant la guerre.

Chinese labour corps lage resolutie.
Michaël Depestele

La tombe de Hsu Tien Hsig. Cet ouvrier chinois mort au front est enterré, à l’instar de six de ses compagnons, à Reningelst (commune de Poperinge) dans le Reninghelst New Military Cemetery.

Pour approfondir le sujet

100 Jaar Groote oorlog
Vlaanderen Vakantieland

Bron: VRT archief, In Flanders Fields Museum – 25 jan 2014

Captain Walker
Ten oorlog special – Onder Vlaamse velden

Bron: VRT archief, De chinezen – 17 april 2018

Chinezen
Terzake

Bron: VRT archief en In Flanders Fields Museum – 1 apr 2014

Gasaanval
Journaal

Bron: VRT archief en In Flanders Fields Museum – 22 apr 2015

Jeanne de Beir
Meer vrouw op straat – Brugge

Bron: VRT archief, De chinezen – 14 april 2020

Langemark
Journaal

Bron: VRT archief, In Flanders Fields Museum – 21 okt 2014

Leuven
Journaal

Bron: VRT archief – 24 aug 2014

Mijnslag
Karrewiet

Bron: VRT archief , In Flanders Fields Museum – 6 okt 2017

Monument
Journaal

Bron: VRT archief – 23 okt 2014

Pontonbrug
Journaal

Bron: VRT archief en Stad Antwerpen – 3 okt 2014

Pontonbrug Karrewiet
Karrewiet

Bron: VRT archief en Stad Antwerpen – 3 okt 2014

Vluchten NL
Journaal

Bron: VRT archief en Heemkundige Kring Baarle-Nassau-Hertog – 4 okt 2014

Wannes Cappelle
Terzake

Bron: VRT archief – 27 jun 2014

Non-fiction


Amara Michaël, Chielens Piet & Op De Beeck Hans
Vluchten voor de oorlog: Belgische vluchtelingen, 1914-1918

Davidsfonds, 2004. 

Bostyn Franky, e.a.
14-18. Oorlog in België

Davidsfonds, 2014. 

Brosens Griet
Congo aan den Yser, de 32 Congolese soldaten van het Belgisch leger in de Eerste Wereldoorlog

Manteau, 2013. 

Chielens Piet, Dendooven Dominiek & Decoodt Hannelore
De laatste getuige. Het landschap van Wereldoorlog I in Vlaanderen

Lannoo, 2006. 

De Schaepdrijver Sophie
De Groote Oorlog. Het koninkrijk België tijdens de Eerste Wereldoorlog

Atlas Contact, 1997. 

Dendooven Dominiek & Chielens Piet
Wereldoorlog I. Vijf continenten in Vlaanderen

Lannoo, 2008. 

Dendooven Dominiek
De vergeten soldaten van de Eerste Wereldoorlog

EPO, 2019. 

Desreumaux John
Land van schroot en knoken. Slachtoffers van ontploffingen in de frontstreek 1918-heden

Davidsfonds, 2011. 

Geheugen Collectief
Tegen-strijd. De beleving van de Eerste Wereldoorlog in het land van Dendermonde

Davidsfonds, 2014. 

Loveling Virginie
Oorlogsdagboeken 1914-1918: een vrouw vertelt over haar Eerste Wereldoorlog

De Bezige Bij, 2013. 

Meire Johan
De stilte van de Salient, de herinnering aan de Eerste Wereldoorlog rond Ieper

Lannoo, 2003. 

Musschoot Dirk
Belgen maken bommen. Zesduizend militairen en vluchtelingen in de munitiefabriek van Birtley, Engeland (1916-1919)

Lannoo, 2016. 

Nath Giselle
Brood willen we hebben! Honger, sociale politiek en protest tijdens de Eerste Wereldoorlog in België

Manteau, 2013. 

Serrien Pieter
Oorlogsdagen. Overleven in bezet Vlaanderen tijdens de Eerste Wereldoorlog

Manteau, 2013. 

Van Damme Paul
Vriend over vijand. De Grote Oorlog in spotprenten

Lannoo, 2013. 

Van Der Fraenen Jan
Voor den kop geschoten. Executies van Belgische spionnen door de Duitse bezetter (1914-1918)

Roularta, 2009. 

Van Der Linden Martijn
De grote oorlog: een kijkboek over de Eerste Wereldoorlog

Lannoo, 2014. (6-9 jaar) 

Van Pevenage Odon, Adriaenssens Ivan & Chielens Piet
Odon: oorlogsdagboek van een IJzerfrontsoldaat

Lannoo, 2019. 

Van Thuyne Dirk
1914, de Duitsers komen: de moordende begindagen van de Eerste Wereldoorlog

Lannoo, 2010. 

Vanoutrive Philip
De allerlaatste getuigen van WOI

Lannoo, 2011. 

Verleyen Misjoe & De Meyer Marc
Augustus 1914. België op de vlucht

Manteau, 2013. 

Vervarcke Kathelijn
Käthe Kollwitz. De stem van een generatie treurende ouders

De Klaproos, 2014. 

Vervarcke Kathelijn
Peter Kollwitz: Diksmuide, 22 oktober 1914

De Klaproos, 2013. 

Fiction


Adriaenssens Ivan, Garcia Petrus, Klochkov Gustavo & Geheugen Collectief
Cher Ami. Ode aan de dieren in de Eerste Wereldoorlog

Lannoo, 2016. 

Boesberg André
Tunnelkoorts

Lannoo, 2008. (12+) 

Brijs Stefan
Post voor mevrouw Bromley

Atlas Contact, 2011. 

De Bel Marc
Ule. ‘Ik was veertien in 1914’

Manteau, 2013. (13+) 

Dierickx Karen
De grote verliezer

Abimo, 2013. (11+) 

Dierickx Karen
Wat niemand weet

Clavis, 2013. (15+) 

Hertmans Stefan
Oorlog en terpentijn

De Bezige Bij, 2013. 

Kuyper Hans
Achter de draad

Leopold, 2014. (10+) 

Lagrou Patrick
Milans Groote Oorlog

Clavis, 2013. (10+) 

Mortier Erwin
Godenslaap

De Bezige Bij, 2020. 

Sax Aline
De dodendraad

Averbode, 2014. (10+) 

Sax Aline
Het meisje en de soldaat

De Eenhoorn, 2013. (12+) 

Sinaeve Wouter en Nyklyn
Kind van de Westhoek

De Eenhoorn, 2012. 

Tardi Jacques
De grote slachting

Casterman, 2010. (strip) 

Van Ginderachter Maarten, Aerts Koen & Vrints Antoon (red.)
Het land dat nooit was: een tegenfeitelijke geschiedenis van België

De Bezige Bij, 2015. 

Vandevelde Hedwig
Een lied voor Lore

Davidsfonds-Infodok, 2008. (12+) 

Van Steenberge Kris
Woesten

Vrijdag, 2013. 

Vereecken Kathleen
Alles komt goed, altijd

Lannoo, 2018. (11+) 

Verreydt Detty
Niet welkom

Clavis, 2013. (10+) 

Vriens Jacques
Smokkelkinderen

Van Holkema & Warendorf, 2016. (10+) 

Bandes dessinées


Adriaenssens Ivan Petrus
Afspraak in Nieuwpoort

Lannoo, 2011.

Adriaenssens Ivan Petrus
Elsie en Mairi. Engelen van Flanders Fields

Lannoo, 2013.

Corbeyran Eric & Le Roux Etienne
14-18 (10 albums)

Daedalus, 2014.

Declercq Gilbert
Het verhaal van de Groote Oorlog

Die Keure, 2014.

Glokowski Philippe
Ypres Memories

TJ Editions, 2014.

Hostens Jimmy & Feys Rino
Altijd ergens oorlog

Bibliodroom, 2016.

Vandermeulen David
Fritz Haber

Delcourt, 2005.

Van de Perre Gerolf & Spaey Johanna
Gewonde stad. Augustus 1914

De Bezige Bij, 2014.

Van Gucht Peter & Morjaeu Luc
Suske en Wiske. Het Schrikkelspook (nr. 336)

Standaard Uitgeverij, 2014.