Le tour des Flandres
Le pays de la course cycliste
« Vlaanderens mooiste », « la plus belle des Flandres » : quand les Flamands utilisent cette expression, ils ne font pas référence à une personne, ni à la beauté d’un paysage ou d’un tableau, mais à une course cycliste. C’est dire à quel point ils ont le cyclisme en adoration, et le Tour des Flandres en particulier.
C’est à Gand, le 25 mai 1913 que retentit pour la première fois le coup de départ du Tour des Flandres. Rapidement, cette course qui traverse la Flandre-Orientale et la Flandre-Occidentale, fut considérée comme le point culminant de la saison cycliste. Rien d’étonnant à cela, car son déroulement est souvent passionnant et plein de rebondissements en raison des méchants pavés de certains de ses tronçons et surtout parce que, depuis la période après la Seconde Guerre mondiale, les coureurs doivent affronter de plus en plus de côtes particulièrement redoutables, comme la colline du Koppenberg, le célèbre « mur de Grammont » et le Vieux Quaremont. Une publicité astucieuse ne fit que consolider cette popularité. Sportwereld, le journal qui prit l’initiative de lancer cette course, érigea le Tour en un symbole flamand de prouesse sportive et d’héroïsme.
Roulers, KOERS – Musée du sport cycliste, NEGT0236009, Maurice Terryn
Critérium du soir pour cyclistes professionnels à Poperinge, 1970. Le coureur sur la photo est Walter Godefroot, qui remporta le Tour des Flandres en 1968 et 1978. Si le cyclisme fait tellement partie intégrante de la vie quotidienne en Flandre, c’est en grande partie grâce aux nombreuses courses locales. La moindre ville, le moindre village avait jusqu’à la fin du XXe siècle sa fête foraine, dont le point d’orgue était immanquablement une course cycliste.
Le pays de la course cycliste
Football, tennis, athlétisme… Tous les sports se pratiquent en Flandre, tant au niveau récréatif que professionnel. Mais le cyclisme est le seul sport qui ait la réputation, aussi bien en Flandre qu’à l’étranger, d’être « typiquement flamand ».
Les raisons de cette position si particulière dans le paysage sportif sont liées au passé. À la fin du XIXe siècle, le cyclisme était surtout pratiqué par les citoyens les plus aisés, car acheter une bicyclette coûtait cher. Mais après 1900, les prix se mirent à baisser et le sport se répandit dans toutes les couches de la population. Des courses eurent lieu un peu partout. Elles étaient organisées par des associations locales et sponsorisées par la bourgeoisie. Comme le spectacle était gratuit, il attirait de nombreux spectateurs.
Avant et après la Première Guerre mondiale, les coureurs belges remportèrent des victoires internationales. En France, ils gagnaient des courses prestigieuses comme le Tour de France. Une véritable industrie du sport vit le jour. Les équipes cyclistes des grands fabricants français de bicyclettes engageaient des coureurs professionnels belges, tandis que la presse sportive en plein essor fournissait un flux constant d’informations sur le cyclisme.
Le sport s’immisça ainsi de façon durable dans la vie des Flamands. Nombreux sont ceux qui tentèrent leur chance dans une carrière de coureur, comme ne cessait de le proclamer le journal sportif Sportwereld, fondé en 1912. Son rédacteur en chef, Karel Van Wijnendaele, était gagné à la cause flamande et désirait renforcer l’identité des Flamands. Dans ses articles, il parlait du cyclisme comme d’un sport authentiquement populaire, un sport qui permettait aux Flamands de montrer le meilleur d’eux-mêmes. Ses propos eurent un réel impact : beaucoup allaient considérer le cyclisme comme le « sport flamand » par excellence. Comme bon nombre de coureurs flamands ont remporté des succès internationaux aux XXe et XXIe siècles, l’idée n’a fait que se renforcer depuis.
À propos
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