Vrijmaking van de Schelde.

Paul Jean Clays, Célébrations sur l’Escaut anversois lors du rachat du péage sur l’Escaut en 1863 | Anvers, Collection de la ville d’Anvers, MAS, Bart Huysmans & Michel Wuyts.

1863
Texte lu

L’affranchissement de l’Escaut

Anvers, porte d’accès au monde

Les 1er et 2 août 1863, Anvers revêt ses habits de fête : la ville s’illumine de lanternes, les rues sont noires de monde, des feux d’artifice sont tirés sur les quais, des bateaux décorés flottent partout sur l’Escaut. Les Pays-Bas renoncent désormais au péage qu’ils réclamaient pour naviguer sur le fleuve. La ville portuaire connaîtra un nouvel âge d’or.

Texte lu

La division entre les Pays-Bas du Nord et du Sud à la fin du XVIe siècle avait porté un sérieux coup à la prospérité d’Anvers. Non seulement les riches marchands et entrepreneurs avaient fui vers le nord, mais la ville perdit aussi le contrôle sur l’embouchure de l’Escaut. La République des Provinces-Uniesles sept provinces des Pays-Bas qui se détachent de la souveraineté espagnole proclament la république en 1588 ; elle sera abolie au moment de l’invasion française en 1795 imposa un péage aux navires qui cherchaient à atteindre Anvers depuis la mer du Nord.

Durant les régimes français et néerlandais, l’embouchure de l’Escaut avait durant de courtes périodes été exemptée de tout péage, mais après son accession à l’indépendance en 1830, la Belgique fut contrainte d’accepter à nouveau une taxation. Cette situation désavantageuse se maintint jusqu’à ce qu’un accord permît en 1863 aux autorités belges de se libérer définitivement de toute taxe en versant un unique et dernier paiement. L’époque voyait dans le libre-échange une puissante source de croissance économique.

Twee stoomschepen.

Anvers, FelixArchief, 2004#2738

Deux bateaux à vapeur amarrés au Quai du Rhin à Anvers vers 1900. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la navigation à vapeur remplace les voiliers. Le moteur diesel prendra la relève à partir des années 1950.

Texte lu

Anvers, porte d’accès au monde

À partir de la seconde moitié du XIXe siècle, le port d’Anvers connut une nouvelle période de prospérité. Le nombre de navires augmenta rapidement et leur tonnage était de plus en plus important. La ville et le gouvernement belge investirent dans la construction de quais, d’écluses, de grues, d’entrepôts et de chemins de fer. Des compagnies maritimes, des sociétés commerciales et des investisseurs du monde entier s’installèrent en nombre à Anvers.

Le port n’était pas seulement vital pour l’approvisionnement en denrées alimentaires, il donnait aussi un puissant élan à l’industrialisation de la Belgique. Les matières premières nécessaires à l’industrie transitaient par l’Escaut. C’est d’Anvers que partaient les navires transportant les produits de l’industrie belge, en particulier les produits sidérurgiques. Les principaux partenaires commerciaux étaient surtout originaires d’Europe, mais aussi des pays d’Amérique du Nord et du Sud. À la fin du XIXe siècle, Anvers était en outre devenue la plaque tournante du commerce découlant de l’exploitation brutale de l’État indépendant du Congo, qui deviendra un peu plus tard le Congo belge. À partir de 1895, des navires débarquaient des cargaisons de ressources naturelles, principalement du caoutchouc, de l’ivoire et du cuivre.

À partir des années 1950, Anvers importa massivement du pétrole brut, notamment du Moyen-Orient. Des industries pétrochimiques s’installèrent dans le port, spécialisées dans la transformation du pétrole en carburants et en matières plastiques telles que le polyéthylène.

Dans les années 1970, le port était un carrefour logistique entre l’arrière-pays de l’Europe occidentale et le reste du monde. Les conteneurs étaient acheminés, stockés et réexpédiés, tantôt par voie maritime dans des porte-conteneurs toujours plus grands, tantôt par voie terrestre, de plus en plus souvent par camion. Le port, en tant que centre de distribution et zone industrielle, contribua de façon déterminante à la croissance économique du pays. À la même époque, Anvers dut faire face à des problèmes sociaux engendrés par la recrudescence du trafic de la drogue et la ville fut confrontée à un engorgement de la circulation dans ses voies d’accès.

À propos

Schelde vertrek Congoboot.

Anvers, Collection de la ville d’Anvers, MAS, AS.1995.012.064

Départ pour le Congo d’un bateau de la Compagnie maritime belge à l’embarcadère du Steen à Anvers, en 1956.

Texte lu

La Red Star Line et la Compagnie maritime belge (CMB)

Outre les marchandises, des millions de personnes du monde entier transitaient par le port d’Anvers. Deux compagnies maritimes marquèrent l’histoire récente de la ville et se firent connaître bien au-delà d’Anvers.

De 1873 à 1934, les navires de la compagnie maritime américaine Red Star Line transportèrent des émigrés et des travailleurs migrants de toute l’Europe. Ils appareillaient d’Anvers au Quai du Rhin pour rejoindre Philadelphie et New York. Dans le sens inverse, les passagers qui débarquaient des bateaux rentraient chez eux après avoir rempli leur contrat de travail ou pour rendre visite à des parents. Au total, la Red Star Ligne transporta environ 2,5 millions de passagers. Elle survécut avec difficulté au durcissement des lois américaines sur l’immigration dans les années 1920 et fit faillite suite à la crise économique mondiale des années 1930.

Les bateaux pour le Congo étaient connus en Flandre sous leur appellation populaire de « Congoboten ». Ils appartenaient à la Compagnie maritime belge et ne transportaient pas seulement des marchandises entre Anvers et la ville congolaise de Matadi. Ils embarquaient aussi chaque année quelque huit mille passagers, dont de nombreux Belges qui travaillaient dans la colonie. Après la Seconde Guerre mondiale, ces coloniaux partaient de plus en plus souvent accompagnés de leur famille. Il arrivait que des Congolais fassent la traversée, la plupart du temps comme marins, parfois comme passagers. Dans les années 1960, l’essor de l’aviation commerciale et la fin de la colonisation contraignirent la compagnie maritime à se recentrer : elle se détourna du transport de passagers et diversifia la destination de ses cargos en les faisant accoster un peu partout dans le monde.

Groene Fietsers.

Peter Lembrechts

Le 6 octobre 1973, quelque 5 000 cyclistes rassemblés sous la conduite du père Luc Versteylen (1927-2021) manifestent sur la Grand-Place d’Anvers contre la construction du canal de poussage Oelegem-Zandvliet. Ceux qui se firent appeler les « cyclistes verts » s’opposaient à la destruction de sites naturels au profit de la croissance économique. Le mouvement écologiste de Versteylen donna naissance à l’association Agalev (acronyme de « Anders GAan LEVen » ou « Vivre autrement ») qui devint un parti politique en 1977.

Texte lu

Les limites de la croissance

Après la Seconde Guerre mondiale, le port d’Anvers poursuivit son expansion. À partir des années 1950, alors qu’accostaient des navires de plus en plus grands, le gouvernement belge approuva d’importants investissements. On fit creuser des docks le long de la rive droite de l’Escaut jusqu’à la frontière néerlandaise. La construction d’écluses et de canaux permit de réduire la dépendance à l’égard de la marée. Des opérations de dragage rendirent le fleuve plus profond et plus large. Le port se développa aussi sur la rive gauche. En 1969 débuta la construction de la première centrale nucléaire à Doel. Les villages d’Oosterweel, de Wilmarsdonk et d’Oorderen, situés dans des polders, furent sacrifiés pour permettre l’expansion du port. Des milliers d’habitants furent contraints de déménager. Des terres agricoles et des réserves naturelles uniques disparurent au profit d’installations portuaires.

Très vite, des voix s’étaient fait entendre contre l’expansion du port, mais les protestations s’amplifièrent considérablement à partir des années 1970. Le mouvement écologiste naissant fut à l’origine de débats politiques sur la question de la pollution de l’air et de l’eau. Des campagnes et des manifestations remettaient aussi en question l’énergie nucléaire. La disparition annoncée de Doel, le village où fut installée une centrale nucléaire, fera également l’objet de contestations pendant des années.

Depuis le XXIe siècle, la problématique du réchauffement climatique est devenue incontournable. Ses immenses installations pétrochimiques, son industrie émettrice de gaz à effet de serre et ses navires et camions fonctionnant au diesel font du port d’Anvers un acteur économique important qui a sa part de responsabilité dans la transition vers une économie durable.

Rond 1500 groeide Antwerpen uit tot de belangrijkste haven van Noordwest-Europa. Ets van de Antwerpse prentkunstenaar Joris Hoefnagel, rond 1574 of 1598. De stadsomwalling en de citadel zijn goed te zien.
Université d’Anvers, Bijzondere Collecties, Prentenkabinet, tg:uapr:31

Vers 1500, Anvers était le port le plus important du nord-ouest de l’Europe. Estampe du graveur anversois Joris Hoefnagel, vers 1574 ou 1598. On voit clairement les remparts de la ville et, en haut à gauche, la citadelle.

Schelde Vrij monument.
Anvers, FelixArchief, GP#8322

Depuis 1863, le monument Schelde Vrij (« l’affranchissement de l’Escaut ») occupe le centre de la place Marnix à Anvers. Il souligne, comme l’’ont fait quantité de commémorations, d’expositions, de médailles et de livres d’histoire, que l’affranchissement de l’Escaut constitue un tournant de la plus haute importance symbolique dans l’histoire du port d’Anvers.

Eugeen Van Mieghem.
Collection privée

Eugeen Van Mieghem, Emigrés dans la rue Montevideo, 1899. Le pastel de cet artiste anversois (1875-1930) immortalise un groupe d’émigrants juifs de l’Empire russe, en attente devant les bâtiments de la Red Star Line.

Entrepot du Congo.
Wikimedia Commons

Vue sur l’Entrepôt du Congo, quai Plantin à Anvers. L’entrepôt appartenait à l’entreprise commerciale d’Édouard Bunge (1851-1927), qui servait de plaque tournante au commerce de caoutchouc et d’ivoire. Bunge soutenait financièrement Léopold II et l’État indépendant du Congo.

Schelde laden en lossen.
Anvers, FelixArchief GP#8346

Chargement et déchargement de marchandises dans le port d’Anvers, vers 1900.

Wilmarsdonk.
Anvers, FelixArchief, FOTO-HB#1458

Wilmarsdonk est l’un des villages des polders de la région qui fut démoli après la Seconde Guerre mondiale pour faire place au port d’Anvers. Seul le clocher de l’église fut épargné (en haut au centre de la photo).

Petrochemische cluster 1979.
Anvers, FelixArchief, FOTO-HB#2468

Installations pétrochimiques dans le port d’Anvers. Anvers est en 2023 le plus grand pôle pétrochimique d’Europe.

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